Visite scolaire au musée d’Orsay

J’aime beaucoup cette photo. Elle m’inspire. Elle me donne envie avec mes élèves de refaire des sorties de ce genre : qui mêlent la découverte de paysages et d’œuvres d’art, qui mêlent l’utile au plaisir, chaque expérience suscitant chez les enfants excitation, admiration et commentaires.

Avec ma classe, vous l’avez deviné, je suis allée au musée d’Orsay. J’ai fait découvrir à mes CM2 treize tableaux que j’avais pré-sélectionnés pendant les vacances et qui sont en lien avec notre premier chapitre d’histoire : La révolution industrielle. Une manière pour moi de clore le chapitre en images.

Lors de cette visite, mes élèves ont ainsi pu reconnaitre des paysans qui travaillent péniblement dans leurs champs à la force de leurs bras ou aidés de quelques chevaux ou bœufs. Des cheminées dans des paysages de bord de Seine ou normands qui libèrent de la fumée en provenance de bateaux ou d’usines, ces nouvelles constructions du début du XIX ème siècle.

Je maîtrisais mon sujet, mon parcours, j’avais un groupe de dix élèves, pas les plus faciles pour soulager les deux parents accompagnateurs, mais j’avais hâte.

Hâte de partager mon savoir.

Hâte de transmettre.

Hâte de travailler dans un nouveau cadre. Hâte.

Bien sûr, il a fallu faire de la discipline notamment pour le port du masque.

Pour empêcher aussi les enfants de regarder de trop près les œuvres d’art (trop d’engouement ?) …

Pour leur rappeler de ne pas courir dans un musée, de ne pas parler fort.

-Faites les taire m’a d’ailleurs lancé une trentenaire, avant qu’une grand-mère prenne ma défense et rouspète :

- Oh non, qu’ils parlent, ça met de la vie !

Il en faut pour tous les goûts, dans l’art comme dans la manière de vivre une expérience. J’ai essayé de faire ce que j’ai pu pour satisfaire tout le monde : enfants, parents, visiteurs et surveillants.

Et je crois que cela s’est plutôt bien passé.

En sortant du musée, en tous cas, j’étais contente de moi, de mes élèves, de notre expérience, de notre moment de partage.

En fait, dès le trajet en car, la journée commençait bien. En effet, en allant au musée, les enfants ont pu voir Paris. Et pour eux, qui ont beau habiter à côté de la capitale mais n’y vont jamais, c’était un cadeau.

Une balade parisienne, ça plaît à tous les âges …

Mes élèves ont pu voir par les fenêtres les monuments les plus célèbres de Paris : l’Arc de triomphe dont nous venions de parler à l’occasion du 11 novembre avec la flamme du soldat inconnu. La Tour Eiffel, sujet de notre première dictée. La Seine, la grande roue, les vélibs, les pigeons, …

Amy, Hichem, Maïssa, pour n’en citer que trois, avaient le visage collé aux vitres, ils n’étaient pas des plus silencieux mais ils exprimaient leur joie de pouvoir nommer ce qu’ils avaient sous les yeux.

Dans le musée, Yassine, Imen, Noa ont pu continuer à lever la main et à décrire avec le bon vocabulaire ce qui s’offraient à eux, à situer même dans le temps les peintures.

Ça m’a fait plaisir de les voir ainsi, aussi bien en tant que maîtresse qui sent que le savoir passe qu’en tant que jeune femme sensible au bonheur des autres et en particulier de ses élèves.

Ces derniers ont donc, j’ose l’affirmer, passé une belle journée lors de notre première sortie hors de l’école.

Je ne suis pas naïve la perspective d’un pique-nique après la visite n’y était pas pour rien mais malgré l’horaire tardif du repas et les embouteillages, Ambre, Mohamed-Wassim, Swan ne se sont pas plaints. Ils ont profité de chaque minute.

Nous avons profité de chaque minute !

C’était une parenthèse pour nous tous.

Une parenthèse inspirante qui m’amène à me poser la même question qu’eux : à quand la prochaine sortie ?

Marine Sch.