Hier, j’ai reçu ma liste avec mes 22 nouveaux élèves de CM2. Ça y est donc, c’est officiel : je serai maîtresse d’une Lina, d’un Mehdi et d’un Ayoub pour n’en citer que trois en 2022-2023 et nous serons les CM2 b !
Les enseignants de CM1 m’ont déjà fait un petit topo de mes 10 filles et 12 garçons. Et il y a de tout. En fait, ça va de l’élève parfait à celle qui est fière de ne pas savoir faire et qui ne cherche pas à progresser …
Ça promet des bonnes notes mais aussi beaucoup d’aménagements et des traitements contre l’hyperactivité à surveiller.
Je relève les adjectifs les plus répandus : bavards, mesquins, colériques et bons (quand même) !
Est-ce que ça va me changer de ma classe de cette année ? Sûrement, mais je ne veux pas partir avec des aprioris.
D’ailleurs, j’ai conscience qu’avec mon ancienne classe, ça n’a pas été facile tous les jours et ce jusqu’au 7 juillet !
Donc oui, il va falloir serrer la vis dès septembre avec mes nouveaux arrivants mais qui sait ce que la suite nous réserve ?!
Je ne veux pas partir avec des idées toutes faites sur mes élèves : je ne les connais pas et même si j’ai eu deux grandes sœurs il y a deux ans (deux ans que je suis dans cette école … je me sens tout d’un coup comme une vieille maîtresse), je sais que les caractères diffèrent d’un enfant à l’autre. Donc comme dit ma gardienne : Hauts les cœurs !
Et pas de catégorisation, je me refuse à souligner un mot plutôt qu’une autre sur les fiches de présentation remises au propre.
Je me contente de retranscrire les commentaires qui m’ont été faits.
En modifiant quand même quelques termes … car je vous l’avoue, entre eux, les prof ne passent pas par quatre chemins pour dire ce qu’ils pensent des enfants …
« Celle-ci, il ne faut pas hésiter à la défoncer dès le premier jour ! »
J’ai beau être moi-même prof, j’ai eu un moment de consternation en entendant cette phrase.
« Défoncer » un élève, ce n’est pas rien … Ça veut dire quoi au juste ?
Je ne sais pas et ainsi, je n’ai pas réussi à trouver un synonyme de ce mot dans les deux autres registres de langue. Alors, j’ai écrit « gros caractère », ce qui, j’en conviens, ne veut pas dire grand chose non plus mais défoncer, c’est vraiment laid …
Moi, je veux donner à mes élèves toutes leurs chances dès leurs premiers pas dans ma salle de classe de m’être agréables.
Même s’ils ne partent pas avec le même bagage, j’ai envie de croire qu’avec moi, ça peut être différent qu’avec leur précédent enseignant. Ça peut mieux se passer !
Comme ça peut moins bien se passer …
Le feeling, je ne l’ai pas avec tous mes élèves, ça ne se contrôle pas. Mais je promets de traiter tous les enfants de la même manière.
Comme cette année, mes chouchous ne se découvriront qu’une fois l’année terminée !
Oui, « mes chouchous » car même si le débrief réalisé sur mes futurs élèves n’est pas très encourageant, je reste confiante : j’aurai des chouchous !
Je resterai aussi patiente et attentive avec Abdou qu’avec Mareille mais j’ai envie de croire que certains sauront se démarquer et toucher profondément mon cœur.
Ils seront alors mes béquilles quand la classe n’en fera qu’à sa tête.
Rien n’est parfait mais il y a toujours un petit quelque chose pour nous aider à faire de notre mieux, à ressortir satisfait malgré tout d’une séance d’enseignement. Il suffit de le trouver et de se focaliser dessus ! Comme quoi, on continue d’apprendre des choses, même quand on est soi-même source d’apprentissages !! Pratique la vie !!!
Marine Sch.
Pour écouter le chapitre 52 de « Cet été-là  » :