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Une soirée

  • Photo du rédacteur: Marine Sch.
    Marine Sch.
  • 28 nov. 2021
  • 4 min de lecture

Ça faisait longtemps- deux mois, tout est relatif - que je n’étais pas ressortie avec un statut de célibataire. Avec personne qui s’inquiète de quand je rentre - à part ma chienne.


Ça a un côté agréable : je me sens libre, sans de compte à rendre à quiconque. Mais mon portable reste aussi silencieux. Il pourrait m’arriver quelque chose, le jour même seule Lycka finirait par en pâtir en ne réussissant plus à se retenir !

Ça me manque du coup cette présence, même virtuelle, à mes côtés. Ce partage aussi - autre que sur le moment, entre amis - avec quelqu’un qui s’intéresse vraiment à ce que j'ai fait, à comment j’ai vécu la soirée, à si un mec ne m’a pas approchée de trop près.


Je crois que ce n’est pas fait pour moi, la solitude, l’indépendance affective. En tous cas, pas à long terme. Trois à quatre sorties de ce genre et puis, je risque de solliciter tout mon répertoire pour qu’on sache que je suis sortie et que je vais bien !

Alors comme ça, j’aurais besoin qu’on pense à moi ?




Je ne peux m’empêcher dans ces lieux festifs, au taux d’alcoolémie qui me change de celui que l’on a au sein de l’école en journée, de regarder avec tendresse les gens par deux, les couples.


Ceux qui ont réussi à surmonter les premiers coups bas. Ceux qui se tiennent par la main, s’enlacent sans peur de gêner par leur engouement, par la place aussi qu’ils occupent superposés à la verticale l’un sur l’autre au milieu de la salle.


Ceux qui se sont mis d’accord pour aller à une soirée ensemble, même si l’un a dû faire des compromis ou rechigner un petit peu au début. Ceux qui trinquent en se regardant dans les yeux et en en appréciant le pétillement.


J’aime observer ces duos qui se séparent pour discuter et entretenir chacun de leur côté leur propre réseau social. Ceux qui sont sereins car ils savent que leur moitié n’est pas loin et que plus tard, quand l’un des deux le demandera, ils partiront heureux de leur moment et pressés de se retrouver dans l’intimité de leur chez-eux.

Je suis contente de ces fragments de tableaux sur lesquels mes yeux se posent assez facilement comme attirés par ce genre de relations - une source incontestable pour eux d’inspiration mais aussi une recharge de rêveries inestimable.


Je suis contente car cela m’inspire pour écrire, mais cela me donne aussi envie de piquer le rôle de la fille, de revenir sur le devant de la scène avec ma propre histoire amoureuse, mon duo à moi …


J’avoue, j’aurais aimé vivre ce genre d’escapades avec mon ex mais nous n’en avons pas eu le temps. Alors je me retrouve avec mes amis - très bien entourée soit dit en passant que cela soit par eux que j’adore que par la multitude d’inconnus venus consommés au bar - mais aussi avec cette sensation d’être dans le fond assez seule.


Seule avec moi-même pour décider de mon horaire de départ, pour trouver le bon métro et patienter dans la rame. Seule pour monter les escaliers de mon immeuble … jusqu’à retrouver Lycka !


Mais seule encore et toujours, une fois la fête des retrouvailles passée, pour repenser à la soirée et m’endormir.


Dans le noir, je m’imagine soutenir ces regards que mes yeux ont réussi à capter au cours de la soirée. Et si je n’avais pas rompu le lien la première, que ce serait-il passé ?!

Est-ce que je plais encore et le mec aurait fini par prendre son courage à deux mains pour venir me parler ?

Ou bien est-ce que je ne suis qu’un corps qu’on désire quelques secondes puis qu’on efface de sa mémoire ?

Est-ce que celui qui se surprend à poser le regard sur moi est capable de l’assumer et souhaite en savoir plus sur celle que je suis dans sa globalité ?


Est-ce que dans ce genre de soirées il n’y a que des yeux qui se croisent sans jamais de suite, en tous cas pas de celles que je désire ?

Est-ce que … Est-ce que … Toutes ces questions sont comme des « si », elles ne permettent pas de changer les choses qui ont déjà eu lieu.


Est-ce que j’ai passé une bonne soirée avec toutes les différentes émotions qui y sont liées ? Là est la seule bonne question à se poser. Et la réponse est oui, alors c’est bon, je peux laisser mon esprit s’évader dans les bras de Morphée, peu importe la forme que ce dernier prendra.


Je vis, je me découvre, je m’analyse encore et je comprends que cela ne cessera jamais. Tant mieux car apprendre me passionne et car plus je me familiarise avec moi-même, plus je m’aime …


Ainsi, aujourd’hui, je peux rêver mais l’histoire d’amour que je veux vivre est celle qui se passe avec moi-même et a déjà commencé.


Marine Sch.

 
 
 

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