Un puits sans fond
- Marine Sch.
- 11 janv. 2022
- 2 min de lecture
C’est comme remplir un puits sans fond.
Du haut de mon gouffre, je jette de la nourriture, des mets les plus succulents aux aliments les plus rudimentaires. Mais c’est en vain : avec le temps, tout disparaît et surtout la chute inévitable n’est en aucune façon amortie.
Quand le sol devient trop glissant, que je le sens instable, je ne sais pas quoi faire. Je n’ai pas trouvé la branche à laquelle m’accrocher. Il y a bien deux arbres près de moi - comparaison à mes parents - mais ils restent inatteignables. Ils me rassurent par leur stature visible où que je sois, même trois mètres plus bas, mais ils n’arrivent pas à me porter secours. Parfois, je me prends même les pieds dans leurs racines et tombe, alors que je maintenais encore l’équilibre.
Il y a eu à des moments successifs des arbrisseaux. Certains avaient même des fruits qu’ils m’offraient sans condition mais ça ne me convenait pas ou ca n’a pas suffi.
Moi, j’ai besoin pour être comblée, pour voir ce trou à l’horizon à jamais disparaître, d’amour. Pas de sentiments surdimensionnés et temporaires. Pas de promesses d’un jour. Je donne de l’affection mais je l’avoue c’est par envie d’en recevoir autant si ce n’est plus en retour.
Je sais que je dois accepter mes sauts dans le vide et apprécier mes remontées pour retrouver un chemin digne de ce nom. Il sera parsemé d’embûches, c’est inévitable, mais il n’y aura plus de précipice. Si je lève la tête, il y aura toujours un après qui me donnera la force de sauter ou de ramper mais non de choir.
Je sais mais je continue de tomber, au milieu de ce que je ne veux pas manger le reste du temps. Je nage parmi ces soit disantes douceurs culinaires. Pour moi, elles ne ressemblent en rien à un tremplin; au contraire, parmi elles, je me noie.
Mais j’ai des bras, des jambes, j’ai aussi de l’amour à offrir et surtout des envies si ce n’est pas à concrétiser au moins à exprimer. L’envie de me hisser une nouvelle fois à la surface. L’envie de croire que je peux y arriver moi aussi à vivre sans être mon propre détracteur. À vivre ma vie malgré un début de parcours chaotique et cette impasse maintenant dans laquelle je ne cesse de m’engager.
Je mérite d’avancer et de finir par recevoir toute cette affection qui me manque. Alors, ces arbres, gardiens de mes premiers pas, seront toujours là mais je ne chercherai plus à voir le soleil entre leur feuillage. Je regarderai ailleurs et au lieu de me tendre des branches qui ne pourront m’atteindre, non pas faute de volonté mais parce qu’ils ont fini de croître, ils apprécieront celle que je deviens. Celle qui trace sa route avec un peu de leur sève en elle.
Je prends ce qu’on me donne, je rends sans compter. Il n’y a pas d’équilibre parfait. Seulement, s’il vous plaît, ne me faites plus entrevoir de puits sans fond. Plus de suppplice qui aimante. Permettez-moi de remporter une fois pour toutes mon combat. Laissez-moi croire que l’envie et l’amour sont les clés du bonheur.
Marine Sch.





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