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"Tenet" ou Qu'est-ce que c'est aimer ?



Hier, je suis allée voir « Tenet » au cinéma. Ce n'est pas une comédie. À part Robert Pattison, l'éternel vampire, il n'y a pas d'acteur connu, à mes yeux. Et l'affiche : deux hommes armés, prêts à tirer, a tout pour me déplaire. Pourtant, je peux dire que j'ai vu mon premier Nolan ! Malgré les deux heures et trente-et-une minutes que dure le film (j'insiste sur le trente-et-une, car chaque minute compte, quand il s'agit de sauver le monde …), je ne me suis pas endormie. En effet, il y a de l'action, avec tous les rebondissements qu'offre l'histoire. C'est donc divertissant, pour ne pas dire bruyant avec la musique, qui se calque sur le rythme des balles tirées ou … pas encore tirées, mais dont l'impact est déjà visible ! Ça y est, je vous ai déjà perdu ? Vous me demandez de répéter ma dernière phrase ? Certainement pas ! Ainsi, vous êtes solidaires avec moi : vous partagez un petit peu ma perplexité !


Je ne suis pas douée pour comprendre les scénarios des films de science-fiction, surtout quand, pour lire les sous-titres, je dois garder les yeux ouverts, alors que des hommes se bagarrent sans aucune pitié ! Mais, ici, l'histoire inventée par Christopher Nolan est particulièrement compliquée à suivre (et je ne suis pas la seule à le dire), puisque le héros passe du présent au futur, tout en revenant dans ce présent, qui se veut passé, au côté de son propre personnage … Vous ne savez de nouveau plus où vous en êtes ? J'espère, car, ainsi, je me sens un petit peu moins bête en reconnaissant devant vous que, pour ce film, je suis incapable de faire un résumé de l'histoire ... Retenez alors, peut-être, juste qu'un homme … mort cherche à … sauver le monde !

Sauver le monde … Je me répète, mais c'est vraiment l'objectif du protagoniste, et vous reconnaitrez qu'il ne fait pas dans la demi-mesure …


Même Robert, dans cette aventure, a un rôle que je ne sais pas expliquer, tant ce dernier est ambigu : vit-il dans le présent-passé ou le futur-présent ? Oui, je m'amuse à vous perdre avec les mots composés que j'utilise … Mais même sans, reconnaissez qu'il y a de quoi s'égarer entre deux mondes temporels ! Nolan nous livre sûrement dans ce film l'aboutissement d'idées très travaillées, mais il faudrait qu'il vienne me faire un schéma pour que j'en apprécie le contenu ! C'était tellement complexe par moments, que je me suis demandée si les acteurs eux-mêmes avaient compris le scénario … Je pense que oui, quand même, mais l'équipe du film n'a pas dû faire des économies sur les cours d'analyse du script !


Je vais faire court au sujet de « Tenet », car ça, vous avez dû le comprendre : je n'ai pas de matière, sur laquelle m'extasier, ou même simplement sur laquelle débattre … Je dirai donc pour conclure que je n'ai pas aimé ce film … Dire le contraire ne servirait à rien : vous ne me croirez pas ! En effet, maintenant vous me connaissez un petit peu, et vous savez que j'apprécie ce qui est compréhensible, ce dans quoi je peux m'identifier ou, au moins, laisser mes idées se déployer …


Encore s'il y avait une histoire d'amour, je pourrai être moins sévère dans mon jugement … Mais ce n'est même pas le cas ! Il n'y a qu'une seule femme, et son mari la tient en otage, en jouant avec la vie de leur fils … D'accord, le héros veut la libérer (vous remarquerez qu'il se rajoute ainsi une mission, sauver le monde n'étant pas suffisant, pour lui), mais j'ai eu l'impression que c'était plus par pitié que par affection. D'ailleurs, s'il l'aimait réellement, nous aurions eu droit à un baiser, non ? Après tous les dangers affrontés et le monde sauvé, un héros mérite bien ce genre de reconnaissance … Mais non : pas de bisou ! Les James Bond, même s'ils se rapprochent plus de « Tenet » que d' « Antoinette dans les Cévennes », sont moins décevants ! Les baisers au cinéma, c'est sacré ! C'est comme les femmes, ce film ne peut être vu comme un grand film, car il est dépourvu de grande femme. L'épouse du méchant dans « Tenet » (le méchant, car son prénom entre Santor, Santo, Sarto, je ne sais plus !) est grande, certes, mais elle n'est pas particulièrement belle et sexy (qui suis-je pour juger de la beauté et du sex-appeal d'une femme ? Personne, c'est vrai, mais l'absence de baiser amoureux en dit quand même long sur elle …). Comment Nolan, as-tu pu passer à côté de ce genre de critères ? La prochaine fois, sollicite-moi, et, ensemble, nous ferons un vrai chef d'oeuvre ! Je fais ma publicité ? Eh bien oui, que voulez-vous, je suis prévoyante : ainsi, si la carrière d'écrivain ne décolle pas, je deviendrais scénariste. Qui sait ? Un petit tour dans le futur me permettrait de le savoir, mais comme je n'ai pas compris comment le héros y arrivait, je vais rester sagement à ma place, dans le présent !


Sinon, pour les curieux, Tenet, ce n'est pas le prénom du héros. Lui, il ne s'appelle pas … Nolan devait avoir épuisé le stock de ses idées avant de réfléchir à ce point … Tenet désigne, en fait, une plate-forme maritime dans le futur, qui n'existe donc pas encore, mais sur laquelle le protagoniste va quand même pouvoir aller … Parce que … parce que c'est un film de Nolan ! Ne m'en demandez pas plus, mon explication est parfaite. Je vous ai révélé l'origine du titre du film, c'est déjà bien !


Comme « Tenet » ne me permet pas d'échanger avec vous, bien longtemps, j'ai envie de vous poser une question. Et pas n'importe laquelle … Une question qui n'a pas de réponse … Pourquoi je vous interroge, alors ? Parce qu'en fait, même s'il n'y a pas une réponse bien définie, dans laquelle chacun se retrouve de manière unanime, il vous est quand même possible de me dire quelque chose à ce sujet … à partir de vos propres expériences, de vos désirs aussi.


Ma question est la suivante : pour vous, qu'est-ce-que c'est aimer ?

Pour commencer, moi, je dirai qu'il y a plusieurs formes d'amour. En effet, on n'aime pas de la même manière ses parents que celui ou celle avec qui on souhaite vivre sa vie. Nos enfants et nous-mêmes, nous jouissons également, de notre part, d'affections bien particulières. Rien que parce que ces différentes formes d'amour existent, aimer est difficile à définir …


Mais, en plus, aimer se ressent plus qu'il se met en mots. Il s'illustre, se vit plus qu'il se déclame ou s'écrit. Ainsi, débattre sur l'amour semble très complexe. Et pourtant, j'aimerais essayer d'écrire à ce sujet, peut-être, pour, le moment venu, être prête (ou bien j'ai été frustrée de ne pas comprendre le film, au point que je cherche maintenant à me rattraper sur autre chose …) ? Quoiqu'il en soit, je me demande ce que les gens sont capables de faire par amour …


L'amour, que nous portons à nous-mêmes, nous permet de vivre : grâce à lui, en effet, nous prenons soin de nous. Il fluctue en fonction de nos exigences, mais, tant qu'on vit, il ne s'éteint jamais. C'est la première forme d'amour, car elle est à la base de tous les autres : sans elle, aucune relation amoureuse n'est possible.


Vient ensuite l'amour que l'on porte à nos parents. Aimer sa mère et son père, c'est leur vouer une reconnaissance éternelle pour la vie qu'ils nous ont donnée, pour l'enfance qu'ils nous ont offerte, pour leur affection inconditionnelle.

Aimer notre enfant, c'est donner moins d'importance à nos besoins pour se concentrer davantage sur lui, c'est faire dépendre notre bonheur du sien. Pour élever notre fille ou notre fils, dans les meilleures conditions possibles, nous sommes capables de travailler à la fois le jour et la nuit, sans jamais nous reposer et montrer un signe de fatigue, en gardant toujours le sourire et notre côté exemplaire.

Un parent qui aime, c'est une mère ou un père, qui s'inquiète en permanence de l'avenir et de la santé de son enfant, qui en a fait son unique préoccupation, sa raison de vivre, au point qu'il veut mourir avant lui.

Aimer son enfant est certainement le plus beau des amours, car, à nos yeux, il est sans fin.


Mais cet amour, comme les précédents, n'est pas le plus palpitant à vivre … En effet, y-a-t-il plus étrange expérience que celle de s'éprendre d'un être, rencontré par hasard, auquel on ne doit rien et qui ne nous doit rien, mais avec lequel on se voit passer le restant de ses jours ?

Tomber amoureux d'un inconnu et apprendre à le connaître, à le chérir, en acceptant ses défauts pour se concentrer sur ses qualités, sur le bonheur ressenti, lorsqu'on est avec lui, semble être la mission que chacun vise de réussir dans sa vie. Est-ce moins prétentieux que de vouloir sauver le monde ? Avec les milliards d'humains qui existent sur Terre, on pourrait penser que oui … Pourtant, vu le nombre de femmes et d'hommes trompés et de divorces, il y a de quoi réfléchir !


Cet amour, qui ne dépend d'aucun lien du sang, est donc désirable, trouvable aussi, mais difficile à conserver. « Comment ne pas le perdre ? » est alors une autre question que je me pose et qui m'amène à me demander si l'amour durable existe … Peut-être que, quoiqu'on fasse, l'amour s'amenuise avec le temps. Ainsi, les couples, qui ne divorcent pas, restent ensemble uniquement au nom des souvenirs heureux qu'ils ont partagés ? Ou parce qu'ils ont bâti leur relation sur autre chose que l'amour, quelque chose qui se conserve mieux, comme le respect et l'admiration ? Dans ce second cas, le sentiment amoureux n'apparaîtrait qu'une fois les bases posées, et il repartirait comme il serait venu, sans rien ébranler sur le long terme.


Je crois que tout amour naît de la sensation d'être bien avec la personne convoitée, c'est-à-dire à l'aise en sa présence, capable de se montrer tel qu'on est, sans peur de déplaire. La sincérité et l'authenticité sont alors les clés pour entamer une relation amoureuse. Sans elles, on ne peut être satisfait sur le long terme, en profondeur, car rappelez-vous, les masques finissent toujours par tomber !

En plus, c'est une fois mis à nus (sans jouer sur les termes) que les corps peuvent réellement se plaire, que l'acte de se donner atteint une signification.


Aimer un autre que soi, que nos parents ou notre enfant, c'est laisser une personne entrer dans notre vie, c'est lui accorder une place qui n'existait pas auparavant et dont on ne ressentait pas le manque.

C'est changer sa manière de vivre, de se vivre, en ayant des pensées d'un genre nouveau, des pensées pour quelqu'un, qui, malgré ses promesses, n'est jamais fiable à 100%, qui peut, à tout moment, quoiqu'on fasse, disparaître, pas forcément de la surface de la Terre, simplement de notre vie.

Aimer, c'est prendre des risques, celui de souffrir d'une rupture, d'une inégalité dans l'attachement, ou juste d'une distance au quotidien, entre le lever et le coucher.

Aimer son époux, son épouse, c'est vivre une aventure. C'est dangereux, c'est excitant, c'est inédit, c'est beau, c'est tragique parfois aussi.

On aime en faisant des consensus, en fermant les yeux sur les imperfections, en prenant sur soi, parce que le résultat vaut bien des sacrifices.

Aimer, c'est accepter de modifier ses habitudes pour un avenir qui se veut meilleur, mais qui reste incertain …

On ne décide pas de tomber amoureux, même si on se crée les occasions pour le devenir. Par contre, on choisit de donner ou non une réalité au sentiment, et cela se réfléchit, parce qu'on est deux dans le coup. Parce qu'il est important de savoir ce que l'on veut, ce qu'on est prêt à réaliser pour l'autre.

Même si un « je t'aime » est loin de représenter à lui seul l'amour qu'un homme, une femme voue à son prochain, c'est tout de même un début, une poignée, qui se tourne, une fois les clés dans la serrure, une porte qui s'entrouvre et peut-être même pour l'un, déjà, un pied de l'autre côté …

Nous aimer, aimer nos parents et nos enfants, oui, évidemment, nous le faisons. Et ce, naturellement. Mais aimer un homme ou une femme est tout aussi indispensable. Car sans cet amour, les précédents n'existeraient pas. Nous n'existerions pas ! Alors, soyons des aventuriers ! Le jeu en vaut la chandelle !


Me voilà philosophe et, à ce titre, insatisfaite de mes réponses … Vous voyez, je ne fais pas mieux que vous : moi aussi, j'ai du mal à proposer une définition de l'amour. Et mes expériences ne m'aident pas beaucoup ... Ce n'est pas grave, car je n'ai pas l'intention de me confronter à ce mystère de ci-tôt !

Ainsi, en septembre, je me suis organisée de telle sorte à avoir des activités fixes et régulières, chaque jour de la semaine où je ne travaille pas, pour me changer les idées, éviter de trop préparer ma classe et voir du monde. Une organisation de célibataire … En effet, quand j'ai choisi d'agir ainsi, j'étais décidée à prendre du temps pour moi, notamment avant d'entreprendre quoique ce soit de sérieux avec un garçon.

Après les difficultés rencontrées ces dernières années, je considérais cela même comme indispensable : comment aimer quelqu'un, quand on ne s'aime pas soi-même ? Mais n'est-ce pas moi qui parle aussi de rencontres amoureuses hasardeuses ? Si. Dans ce cas, si un homme a le malheur prochainement de frapper à la porte de mon coeur, que ferai-je ? Est-ce que je serai prêtre à bousculer ma vie pour lui ? Seul l'amour me le dira !


Pauvre Nolan, si tu avais connaissance des idées que ton film m'a inspirées, je crois que tu tomberais d'encore plus haut que ton héros : dans un futur encore plus invraisemblable que celui, dans lequel tu as cherché à plonger tes spectateurs ! C'est parce que tu m'as perdue avec tes idées inversées, que je parle d'amour, avant même d'avoir un amoureux ! Tu n'as qu'à t'en prendre à toi-même ! Mais ne sois pas trop sévère ; en effet, il faut que tu continues à t'aimer pour sortir un prochain film, susceptible, cette fois, de me plaire !


Marine Sch.

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