Qui s'y frotte, s'y pique! -Épisode 2
- Marine Sch.
- 5 mai 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 juin 2021
Je reprends le récit de cette histoire que je me suis inventée toute seule à partir d'un ou deux compliments reçus par l'intermédiaire d'une élève de la part de P., un animateur de mon école ...
Quelle grande rêveuse je suis !
À mes dépens cependant ...
Le vendredi soir, lorsque je referme la grille de l'école derrière moi, je suis tristounette. En effet, je n'ai pas eu de nouveau compliment de la part de l'animateur de mes CM2, le foot ayant accaparé son esprit. Je prends le métro seule - et en même temps au milieu de dizaines d'inconnus - pour une heure trente de trajet. Le temps de laisser mon esprit s'imaginer une autre soirée ...
Je rentre chez moi et je suis contente de retrouver Lycka mais il y aura aussi mon grand lit vide … Vous allez me dire que je n'ai qu'à laisser mon chien se coucher à côté de moi pour combler la place. Et je vous répondrai que je ne vous ai pas attendus pour le faire. Mais à trois, ce serait plus drôle, non ?
C'est le week-end mais les jours me paraissent quand même longs ... En fait j'attends lundi. J'attends de revoir ... P.
Je pense déjà à lui quand il est dans le même établissement, alors loin de moi ...
Alors loin de moi, en rangeant mon studio, je pense à lui et s'il venait ici ? Il faut que ce soit propre – autant que possible avec ma Lycka noirâtre au niveau des pattes et tous ses jouets qui égrainent aux quatre coins du studio de la mousse. Je passe donc l'aspirateur en pensant à mon don Juan.
Je pense aussi à lui en faisant la machine à laver : peu importe le temps, je remettrai une robe, il me faut donc mon collant noir préféré, celui qui n'est pas très chaud mais qui donne l'impression que je suis grande et fine.
Je pense également à lui en promenant mon chien, je regarde encore moins que d'habitude les passants. Je suis exclusive : quand j'ai un garçon en tête, je n'en ai qu'un.
Je pense enfin à lui en me couchant, en m'endormant, dans mon sommeil … Que faisons-nous ? Je rêve de ce verre en tête en tête. Finalement, c'est moi qui ai osé le lui proposer. Ainsi désormais, nous sommes chez moi, avec Lycka pour nous tenir chaud aux pieds. Nous sommes sur mon lit qui me sert aussi selon les circonstances de canapé. P. a regardé mes photos accrochées au mur, il en a profité pour me poser des questions. Je lui ai ainsi parlé un petit peu parlé de moi mais, maintenant, j'évite les longs monologues, je veux rester mystérieuse, je veux passer à autre chose ... J'aimerais qu'il me regarde, qu'il me dise ce qu'il pense de moi, maintenant que je suis là, à côté de lui. S'il m'embrasse, c'est encore mieux.
La suite ? Je ne me souviens plus … ou du moins je ne veux pas vous la raconter. Les confidences ont leur limite.
Il est 5h15, une nouvelle semaine commence, je dois me lever et cela ne me pose aucun problème car j'ai hâte d'aller à l'école aujourd'hui, dans ce lieu de tous les possibles !
À 12h00, P. est là et il me tient la porte quand j'arrive dans le hall avec mon plateau-repas ; je lui souris, il ne le voit pas - non pas que mon sourire est trop petit (pour de telles retrouvailles, il ne l'est vraiment pas) mais nous sommes toujours avec ce fichu masque qui se révèle comme un obstacle jusque dans les jeux de séduction !

Je suis alors obligée de lui adresser la parole pour le remercier pour sa galanterie. Enfin ? Eh oh, je fais ce que je peux ! Et je peux un « Bonjour. Merci. » !
M'a-t-il répondu ? Je ne le sais pas, car j'ai, tout de suite après, baissé les yeux – pas trop quand même pour ne pas m'effondrer dans les marches – puis j'ai filé à l'étage.
Du haut de la salle des professeurs, par la fenêtre, je vois la casquette de P. Il a poursuivi sa route, après m'avoir croisée. Il joue au foot ...
Pensive, je me dis que, petite-amie, je la lui piquerai bien, sa casquette. Il chercherait alors à la récupérer en me courant après. Rapidement, il me rattraperait pour me serrer dans ses bras et me chatouiller. Je rirais, amusée par notre manège mais déterminée à garder encore un petit peu son couvre-chef. Je serais heureuse d'être là, auprès de lui. De sentir son torse contre mon dos. Je pourrais pencher la tête en arrière et il m'embrasserait le front tout en passant ses mains autour de sa taille. Je …
Je m'assois et regarde mon plat – repas cantine : j'avale rapidement le contenu de mon assiette et, moins de quinze minutes plus tard, me voilà de nouveau dans le hall. La voie est libre.
Aujourd'hui, j'aurais rêvé de quelques minutes dans ses bras. Des minutes que je risque de ne jamais vivre vu l'allure à laquelle nous apprenons à nous connaître …
Me serai-je trompée en voyant dans les compliments de cet animateur un certain intérêt pour moi ?
Demain, promis, je prends les choses en mains !

Marine Sch.
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