top of page

Les états de la matière

Hier, j’ai fait une séance de sciences. J’appréhendais un petit peu ce moment sur les états de la matière. Est-ce que l’expérience que j’ai prévue en vaut vraiment le coup ? Ne vais-je pas paraître ridicule avec ma bougie, mon briquet et une assiette ?


On commence à se questionner, à découvrir que l’eau est l’exemple parfait d’une matière qui selon la température varie entre liquide, solide et gazeux. Au moment de passer à la diapositive suivante, j’hésite encore quelques secondes puis je me lance, je demande le silence, l’attention aussi et je sors le matériel de sa cachette. Qu’est-ce que j’ai à perdre ?!


J’entends des « ouah » et des « super ». Mes élèves ne bavardent pas, ils sont attentifs. J’en suis la première étonnée …

Leur réaction m’encouragent à continuer. Ils attendent. Ils m’attendent. J’ai fait le bon choix. Alors je présente le protocole de l’expérience puis j’allume la flamme de ma bougie et je montre la cire qui fond, qui fusionne, qui passe de l’état … solide à l’état … liquide.

Dans mon assiette, je recueille ce qui coule de la bougie. Qu’observez-vous ? La solidification. Mes élèves ont les yeux qui sourient. Après l’ébahissement devant le phénomène que je viens de provoquer, je les sens contents.


Quelques enfants commencent à s’agiter : ils ont envie de toucher le résidu de mon expérience. Ils veulent aussi que je recommence. Devant chacun d’eux, je me prête au jeu.

Voir mes élèves impressionnés par une bougie qui se consume, avides de toucher quelques bouts de cire encore tièdes me touche. Là, je me sens à ma place. Je donne et je reçois en échange. Je donne et je reçois bien plus que ce que je pouvais espérer : de l’attention, de la curiosité, de l’engouement. Je donne et les enfants en tirent quelque chose de positif, avec le sourire. Je n’ai rien perdu. Au contraire affronter ma peur du ridicule me comble de joie.

Je termine ma séance : on finit la diaporama et on complète la leçon. Je me rends compte que le cours est exceptionnellement fluide. Les connaissances ne sont plus un roc contre lequel les élèves percutent. Elles se transmettent de manière limpide d’eux à moi, comme l’eau d’une source. Elles viennent se nicher dans les cerveaux, comme un nuage qui petit à petit s’épaissit. Solide - Liquide - Gazeux.


Ce matin, me rappeler de ce moment avec mes élèves me fait du bien. J’aime cette sensation de bien faire mon métier. J’aime que mes élèves me disent merci en sortant de la classe. J’aime enseigner et même si ce n’est pas facile tous les jours, même si je ne suis pas estimée par la majorité des actifs, je suis fière de ce que je fais.


Être maîtresse m’apprend à dépasser mes peurs, à gagner en confiance en moi. Je transmets à mes élèves autant que je reçois d’eux. Ils me tirent vers le haut en même temps que moi, je leur apprends à découvrir le monde qui les entoure. Nous sommes une équipe. Pendant un an. Une équipe de gagnants qui s’estiment mutuellement. Merci.


Marine Sch.

24 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page