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Plus qu’un symbole

  • Photo du rédacteur: Marine Sch.
    Marine Sch.
  • 21 janv. 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 févr. 2022

C’est très symbolique mais un de mes bracelets s’est cassé dernièrement et pour une fois je n’ai pas vécu cet événement comme un drame (pourtant qui me connaît un minimum sait que j’y tiens à mes bijoux).


En fait, je l’ai même plutôt bien pris … Je vous explique !


Ce bracelet date d’il y a 3 ou 4 ans, je ne sais plus. Mais ce dont je me souviens, c’est du sens que je lui ai donné en me le nouant autour du poignet : ce bracelet serait un moyen pour moi à chaque fois que je le vois ou sens sa présence sur ma peau de ne plus oublier mon combat quotidien !


Il m’arrivait en effet à cette époque de baisser les armes face à l’anorexie-boulimie ... De ne pas assez manger faute d’envie ou de ne pas prendre le temps de voir ce qui me noue le ventre et donc de précipiter l’arrivée des crises.


Le jour de mon achat, je n’avais pas fière allure mais j'étais décidée à trouver une solution pour ne plus recommencer les mêmes erreurs. À défaut de trouver un remède miracle, je me suis fabriquée un symbole ...


Bien sûr, j'avais conscience qu'un bracelet, par sa simple présence, n'allait pas me sortir de la maladie mais j'avais bon espoir qu'il contribue quand même, à sa manière, à un aller mieux.


J'espérais ainsi en me l'offrant ne plus oublier que chaque jour, pour ne pas dire chaque repas, compte dans la guérison des TCA.


Quelques lignes : je reviens sur le verbe "offrir", car pour moi, j’insiste, ce bracelet n'était pas vraiment un cadeau mais plus une bouée de secours … Il fallait que je retrouve de la force pour continuer à croire qu'un jour, je ne serai plus obsédée, dans le sens apeurée, par la nourriture. Et ce bracelet me l’a apportée parce qu’il renvoyait alors à quelque chose que je n’avais pas encore essayé : vivre de manière tangible avec la maladie.


Ce bracelet était donc un symbole mais

il avait en plus un sens ... « Un jour, quand il le décidera, quand il se brisera, je ne serai plus malade ! »

Bien sûr, vous le savez, j’ai recommencé les crises. J’ai eu beau le regarder, le toucher, ce bracelet comme n’importe quel autre bijou ou bien matériel, n’avait aucun pouvoir …


J’ai donc rechuté dans mes angoisses et nourri de plus bel ma culpabilité mais je n'ai jamais oublié le pacte que j’avais passé avec ce bout de ficelle serti d’une pierre blanche ...


Je n’ai pas oublié, de telle sorte qu'en découvrant mon bracelet cassé par terre, je me suis sentie partagée entre deux émotions, toutes aussi intenses l’une que l’autre. Il y avait en moi de la peine : je venais de perdre un bijou et ... de la joie.

La joie en effet de considérer que puisque plus rien ne me rattachait à mon passé maladif, j’étais … guérie ? Libre ? Et victorieuse ?


À toutes ces questions, j’ai tout de suite répondu « oui ». Sans hésiter. Sans penser à l’après : à mon retour dans ce monde pragmatique, réfractaire aux symboles de l’âme.

Ainsi, je me suis amusée à croire que ça y était, après toutes les batailles auxquelles j’ai participé contre mes croyances et ce besoin chez moi de tout contrôler, après toutes les défaites que j’ai par conséquent vécues, j’allais mieux. Que dis-je ? Le fil etant cassé, irréparable, je suis carrément guérie ?!




Mes peurs ont fini par capituler. Ma persévérance et ma rage de vivre l'ont emporté une bonne fois pour toutes. Nous avons gagné la guerre ?!


Je vous l'accorde, dans les faits, il ne s'agit que d'un bracelet qui sous l'effet du temps s'est usé au point de rompre … On pourrait dire que le combat était tellement long que les alliés ont fini par abandonner. Après une guerre, les prisonniers sont libérés et rentrent chez eux, je suis libre mais pas forcément sortie d’affaire.


Certes, on pourrait dire cela mais moi je ne le veux pas. Je ne le veux pas car ça ne m’arrange pas et car ce n’était pas l’accord que j’avais passé avec mon bracelet !


Aujourd’hui, je me vois plutôt comme une guerrière qui ne se prend plus la tête à chaque repas ou sortie, qui rit et aime ?! Une guerrière qui fête sa victoire avec joie et fierté ?!

J’essaie.

C’était donc un bracelet, un joli bracelet. Et il n’est plus. Mais ce n’est pas grave ! Car avec lui est partie cette maladie qui nous a tant fait souffrir, mes proches et moi ! Goal !!!


Marine Sch.


 
 
 

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