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Mercredi 11 janvier 2022

  • Photo du rédacteur: Marine Sch.
    Marine Sch.
  • 17 janv. 2022
  • 5 min de lecture

Tout en passant l’aspirateur en ce mercredi 11 janvier après une énième crise - quand je commence quelque chose, je n’y vais pas de main morte - je me dis que ce n’est plus possible de continuer ainsi, qu’il faut que je change.


Évidemment, je me dis ce genre de choses à chaque fois : je ne peux pas reprendre mon quotidien avec l'idée que tôt ou tard, le cycle infernal recommencera ... Je me dis ce genre de choses à chaque fois, j'y crois et je veux au plus profond de moi-même changer mes habitudes, mes pensées et pourtant à chaque fois, je finis par perdre de nouveau le contrôle de moi ...


Je veux changer mais il ne s'agit pas juste de mes habitudes alimentaires et de mes pensées qui s'orientent bien trop souvent et facilement vers la version négative d'un fait plutôt que vers la version positive.


Il ne suffit pas non plus d’adopter de nouvelles façons de faire, comme noter les trois choses que je veux retenir de ma journée ou m'imposer trois séances de yoga-méditation par semaine. Pourquoi trois d'ailleurs ? Trois est mon nombre préféré mais ce n'est pas une raison pour l'impliquer dans un tel combat !


Un combat perdu d'avance car j'ai essayé tout ça ... en vain et des milliers de fois, en me convainquant à chaque rechute que c’était de ma faute, qu’il y avait un truc que je n’avais pas bien fait malgré toutes les dispositions prises et que c’était pour ça que ça n’avait pas marché. J’ai persévéré en me relevant autant de fois qu'il y a eu de crises ...


Mais ça n’a mené à nulle part. Ou en tous cas, cela ne m’a pas permis de crier une fois pour toutes victoire.


En fait, ce qu'il faut que j'arrive à ôter de ma vie ce sont plutôt tous ces impératifs que je me donne, toutes ces règles que je me fixe. Je crois que cela me rassure d'évoluer dans un cadre bien défini. Je crois que contrôler ma vie et avec elle ces pulsions de survie qui me prennent quand je suis trop remplie émotionnellement m’aide. Je crois et je me trompe, au vu des résultats non-obtenus ...


Alors, ce que je dois changer, c’est d'arrêter de vouloir changer ? De me changer ? Oui.


Oui : je dois pour guérir essayer de m'accepter tel que je suis aujourd'hui. Je dois également me pardonner pour mon passé et ces crises, ces états de démence dans lesquels j'ai été capable de me mettre. Je dois me dire pardon parce qu'à ce moment, je ne pouvais pas faire autrement. Ce n'était pas de ma faute ... J'allais mal et j'ai trouvé inconsciemment, involontairement, les crises comme moyen non pas d’aller mieux mais de souffler, de rester en vie, de survivre ...


Les crises étaient là pour moi à un stade de ma vie où je n’arrivais pas à faire face aux événements, aux émotions de mon quotidien. Elles m'ont permis de vivre avec moi et ma sensibilité aigüe. Mais ce qui devait être provisoire a duré plus longtemps que prévu … Trop longtemps ! Maintenant, c’est fini : il faut passer à autre chose. À l'étape suivante.


Alors, je vais dire oui à ces paroles que j'ai entendues à mon sujet et que jusqu'ici j'ai toujours niées. Oui, je suis fine et je peux grossir sans crainte de devenir grosse (paroles de thérapeute). Oui, je suis cultivée et souriante (paroles d'ex petit-ami). Oui, je suis gentille et attentionnée (paroles d'amis). Oui, j'ai souffert et j’ai eu des comportements de folle mais je ne me résume pas à ce que j'ai traversé ou fait. Je suis plus que cela. Je suis autre chose, au fond de moi (paroles de moi à moi).


C'est fini, les règles à tout vent. Je n'aurais ainsi plus de raison de culpabiliser, plus de raison non plus de m'imposer des punitions. Même si je suis restée à l'école avec mon métier, je ne suis plus une enfant. Je n'ai plus à vouloir être une élève performante et sage. Je n'ai plus qu'à être moi, avec ce que j'ai appris, par les enseignements reçus mais aussi par ceux que la vie m'a elle-même transmis.


Il ne s'agit pas de passer de la dictature à l'anarchie : je veux une vie avec un minimum de stabilité. Mais cet équilibre, je l'ai déjà à travers mon métier. Pas besoin de faire plus compliqué.


Je ne veux pas d'une liberté sans limite mais je veux dire adieu aux séances de sport programmées uniquement pour compenser mes compulsions alimentaires, aux allers-retours sur la balance pour surveiller le prétendu poids de la guérison, aux citations toutes faites et apprises par coeur pour m'apporter un semblant de motivation - « Quand on veut, on peut.  » La bonne blague.


Je veux dire adieu à ces années de boulimie et à leur face cachée teintée d'anorexie. Je veux arrêter de recommencer sans cesse à vouloir faire mieux, aller mieux, être mieux.


En réalité, après chaque rechute, il n'y a jamais eu de nouveau début. Il n'y a eu qu'une Marine, courageuse et persévérante mais aussi égarée et errante.

Il n'y aura jamais de gomme pour effacer ce que j'ai dit et fait. Mais les traces de mes faux pas sont là parce que j'accepte de les voir. Si je veux fermer les yeux dessus, cela ne dépend que de moi. C'est ma vie. Les autres ont assez de leurs propres soucis pour chercher à creuser dans mon vécu.


Je n'ai pas besoin de me justifier et de me raconter. Je suis là et cette phrase par contre, elle me convient : Je suis là et … « C’est à prendre ou à laisser ! »


Je veux manger et passer à autre chose, lire et passer à autre chose, nager et passer à autre chose, etc. Je veux prendre du plaisir dans ce que je fais, sans chercher à atteindre un objectif, à rendre des compte.

Je veux vivre et passer à l’instant présent suivant.


Je veux arrêter aussi ces textes sur moi, sur celle que je dois être. Je n’ai qu’à être moi.

Je veux me tourner vers d’autres genres d’écrits. Vers des histoires où l'imaginaire a davantage sa place, vers des réflexions plus générales aux lecteurs multiples.


Je veux "accepter ce qui est, laisser aller ce qui était et avoir confiance en ce qui sera".

Elle était sous mes yeux cette citation de Bouddha mais ce n'est qu'aujourd’hui que je la fais mienne ... Ce n'est pas grave, rien n’est grave.


C'est aujourd'hui aussi que j'ai reçu mon livre "Cet été-là" et que je vais pouvoir le lire une dernière fois avant d'officialiser sa mise en ligne, avant de le partager, de le laisser vivre sa vie. Ainsi, bientôt, l'auteur et sa création seront sur la même longueur d'onde : en train de vivre librement la vie qu'ils méritent et qu'ils ont toujours voulue.




Marine Sch.


 
 
 

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