Ma plus grosse colère

Sujet d’écriture : raconte la plus grosse colère de la maîtresse.

-Maîtresse, je veux bien faire mais là je ne sais pas quoi écrire. Vous n’êtes jamais en colère. Vous gérez super bien vos émotions ! me confie Ambre dans le creux de l’oreille, après avoir levé la main pour que je vienne auprès d’elle.

Cette petite fille est, avec sa meilleure amie, la plus performante de mes élèves. Elle est donc sincèrement embarrassée …

Je la regarde amusée mais aussi attendrie : il y a quelque chose d’agréable dans le fait de voir mes élèves se gratter le cuir chevelu pour se rappeler en vain un moment où leur enseignante a froncé les sourcils !

Mais qu’ils ne soient pas aussi gentils que ça, le rouge m’est tout de même monté aux joues plus d’une fois depuis le début de l’année scolaire !

Rien que mardi dernier quand Rayan s’est mis à bouder pour une histoire de ballon …

Il était le troisième de la journée à fermer son cahier et à croiser les bras, sans vouloir m’en expliquer la raison.

C’était un de trop …

Ainsi je me suis emportée et j’ai offert à toute là classe un speech de quelques minutes que j’intitulerai à posteriori : Travailler pour soi !

-Les enfants, leur ai-je dit, je dois vous rappeler que vous allez à l’école pour vous, pour avoir plus tard un métier qui vous passionne ! Moi, je ne suis là que pour vous accompagner dans votre parcours, ainsi bouder à plus de répercussions sur vous que sur moi. C’est vous que vous pénalisez en agissant de la sorte ! Et moi, c’est voir ça qui m’énerve.

Rayan a dû m’écouter car il s’est redressé sur sa chaise et a ouvert son cahier pour enfin commencer l’exercice que je lui proposais (pour lui, pour qu’il s’entraîne sur la notion en cours d’apprentissage et ainsi à terme l’assimile).

En le voyant faire, ma colère est passée tout aussi vite qu’elle était arrivée.

Mes élèves pouvaient donc ce matin dans le cadre de leur jogging d’écriture raconter cet épisode encore tout frais dans nos esprits ! Mais quelques-uns se sont rappelés d’autres fois ...

Et c’était amusant avec du recul de me repenser dans ces instants où, en effet, je n’étais pas contente du comportement de l’un d’entre eux.

C’était amusant et sans rancune.

Car les relations enseignante/enfants ressemblent un petit peu à celles qu’entretiennent les couples : il faut quelques bas pour des milliers de hauts !

Marine Sch.