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Gros nounours

  • Photo du rédacteur: Marine Sch.
    Marine Sch.
  • 1 sept. 2021
  • 3 min de lecture

J’aimerais qu’un jour les mots et les caresses ne soient plus assez forts pour rendre compte de l’ampleur et de l’intensité de nos sentiments.

Il nous resterait alors les actes, au quotidien, pour le meilleur comme pour le pire.


C’est qu’on est maître de peu de choses dans ce monde. Et de sa place dans le coeur d’autrui encore moins …


J’ai peur de l’abandon et du rejet. On me dit hypersensible. En vérité, j’aimerais juste que les promesses faites pour durer … durent. Toujours. Et avec la même passion qu’aux premiers jours.


J’aimerais oser croire de nouveau aux histoires des contes de fées, devenir réellement la princesse d’un prince charmant.

Mais je doute que cela soit possible, que cela existe vraiment.

En effet, il fut un temps où je croyais avoir trouvé mon Petit Prince, être devenue sa rose éternelle mais il est parti sur une autre planète et j’ai perdu mes pétales.


Aujourd'hui, je m’efforce de profiter de l’instant présent, de prendre ce qu’il y a à prendre sans penser aux lendemains. J’espère refleurir.

Mais est-ce que cela me satisfait ?

Je crois que non car moi, je m’attache facilement aux gens. Je n’ai pas besoin que de lumière, d’eau et de contemplation, j’ai besoin aussi qu’on me respecte et m’affectionne.


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Cet ours, sur son arbre perché, croisé au détour d’une balade, me ressemble : il se veut inaccessible, inatteignable, insensible.

Il n’aime pas qu’on le considère comme acquis, alors il s’est bâti un abri et depuis il ne dit mot sur ses origines.

Il reste mystérieux mais aimerait au fond de lui qu’on le désire, qu’on fasse des efforts pour venir s’asseoir à ses côtés, rien qu’une fraction de secondes. Le temps d’un câlin, d’un baiser, d’une fusion des corps. Le temps d’un soupçon de complicité et d’une éternité ...

Monsieur l’ours ne veut pas qu’on le compare aux autres : il sait qu’il n’est plus tout jeune, que la vie a laissé des traces sur sa fourrure. Il a même perdu de sa mousse intérieure dans certaines batailles.

Il n’est pas beau et sûrement ne l’a-t-il jamais été, c’est un ours banal.

C’est un malheureux qui survit plus qu’il ne vit. Il a trouvé une cachette dans laquelle il s’est réfugié mais ce n’est pas l’existence qu’il souhaite mener.

Lui, dans le fond, il ne désire qu’une seule chose : qu’on l’aime. Qu’on cherche par tous les moyens à le comprendre, à le rassurer, à le faire redescendre de sa branche. Il veut qu’on veuille de lui, qu’on ait besoin de lui.

Cet ours est donc un romantique qui a facilement la larme à l’œil. Il veut être utile même s’il se sait rêche et parfois bougon.

En fait, il aspire comme vous et moi à trouver l’amour et peut-être qu’il s’est mis là-haut uniquement pour mieux le voir venir …


Monsieur l’ours rêve de recevoir de l’attention, de l’affection, … de l’amour. Il veut être aimé, pour de vrai, comme on n’aime qu’une fois dans sa vie. Il veut être l’essentiel de quelqu’un, de celui qui voudra bien voir en lui plus de qualités que de défauts. Plus de beauté que d’impureté. Il rêve qu’on l’accepte et qu’on le respecte.

Dans ses rêves les plus fous, il se voit même admiré et désiré pour lui, peu importe son gros bidon, ses boulimies de miel et ses retranchements loufoques !


Voici un ours qui veut trouver une amoureuse prête à le cajoler chaque jour de sa vie. À le protéger de ses peurs et l’empêcher de remonter dans son arbre à la moindre contrariété. Il veut sa princesse, qui l’aime autant qu’il est capable d’aimer, lui qui n’est rien d’autre qu’un bon gros nounours …

Un nounours qui ne dit rien, qui ne fait pas de caresse. Lui, il agit tout de suite : en se laissant prendre dans les bras, au quotidien, pour le meilleur comme pour le pire.

Marine Sch.

 
 
 

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