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Courage

  • Photo du rédacteur: Marine Sch.
    Marine Sch.
  • 10 mai 2021
  • 2 min de lecture

Tu sens cette boule qui comprime ton cœur

Parfois même elle t’empêche de respirer

Alors tu paniques encore un petit peu plus

Un petit peu plus car tu es déjà bien inquiète

Mais là c’est toi qui vas mal, tu n’avais pas besoin de ça

Tu fermes les yeux, tu essaies d’inspirer

Ça y est de l’air entre dans tes poumons

Ton rythme cardiaque se calme

Tu peux de nouveaux te faire du souci

Pour celle qui t’appelle à bout de souffle

Et que tu aimes plus que tout.



Tu es triste de la voir comme ça

Tu aimerais faire quelque chose mais quoi

Elle ne ressent aucun besoin et pourtant qu’est-ce que ça ne va pas

Il y a une rechute, elle pensait aller mieux mais non

Tout recommence, en pire peut-être même.



Est-ce que tu dois la rassurer

Lui dire que c’est normal alors que tu n’en sais rien

Non, vous avez choisi la franchise et il ne faut rien relativiser.



Tu te tiens prête toute la nuit à appeler les pompiers, à prendre le métro

Tant pis pour ton dernier lundi, c'est ta maman ta priorité.


Tu te surprends à mieux la comprendre quand les rôles étaient inversés

Quand c’était toi qui l’appelais pour partager tes souffrances

Sans objectif, si ce n’était d’alléger ta peine

Et elle était là, autant que possible, autant qu’elle le pouvait

Quel enfer tu lui as fait vivre malgré toi, mais quand même.



Cette maladie aura le mérite de t’avoir fait comprendre ce que ta mère

À tes côtés, depuis dix ans, a pu vivre

De lui pardonner aussi ses quelques manquements.


Tu savais que la souffrance de tes proches t’atteignait

Mais à distance tu n’avais pas encore expérimenté

Tu ne peux que te fier à ce qu’ils te racontent

C’est terrible et tu ne sais même pas si c’est la réalité.



Pas d’appel, elle n’a sûrement pas bien dormi mais elle a tenu le coup

Elle a encore eu des nausées et mal à la tête

Mais elle est là, sans force, sans énergie certes

Mais là, avec son amour qui te fait avancer

Prendre le métro, retrouver tes élèves et faire comme si de rien n’était.


Enfin non, tes élèves sont au courant

L'un d'entre eux t'a même rapporté quelques gâteaux faits maison

Tu n’es pas seule, comme tu ne l’étais pas non plus hier

Quand ton père et deux amies t'ont encouragée à appeler le Samu

Oui, on en apprend tous les jours du covid

Et alors monsieur ? Ne faites-vous pas de même avec la vie

Moi si, d’ailleurs, j’apprécie le fait d’être entourée

De personnes sincères dans leurs paroles comme dans leurs actes

Présentes même quand la vie nous joue des tours.


Courage, maman, tu es aimée. Tu vas t’en sortir.

Marine Sch.

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