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"Le bonheur des uns ..."

  • Photo du rédacteur: Marine Sch.
    Marine Sch.
  • 17 sept. 2020
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 sept. 2020


« Le bonheur des uns ... ne fait pas (toujours ?) le bonheur des autres. »



Depuis quelques temps, je ne regarde plus les bandes-annonces des films, quand je vais au cinéma. J'ai le Ciné-pass, à rentabiliser, c'est vrai, mais ce n'est pas, selon moi, une raison pour aller voir tous les films qui sortent ! En fait, désormais, je me fie aux genres des films (essentiellement des comédies) et aux acteurs.

Aujourd'hui, c'était « Le bonheur des uns ... », avec Bérénice Bejo et Vincent Cassel, en couple 1, et Florence Foresti et François Damien, en couple 2. Quatre acteurs principaux, car l'histoire suit, essentiellement, ces deux couples d'amis, aussi bien lorsqu'ils se retrouvent que lorsqu'ils vivent chacun chez eux. Ce qui m'a attiré dans ce choix d'acteurs, c'est leur célébrité, je le reconnais. J'étais aussi un petit peu curieuse de voir Florence Foresti en tant qu'actrice. En tant que comédienne, je ne l'apprécie pas ... Je voulais ainsi lui donner une seconde chance de me plaire. Verdict ? Je ne l'apprécie vraiment pas. Désolée. Bon, son personnage n'aidait pas … Mais du peu que je connais d'elle, il lui allait bien … Du coup, jouait-elle vraiment un rôle ? À défaut d'avoir la réponse, je reste sur ma première impression (en fait, seuls ses amis auront le dernier mot, et encore par « amis », après ce film, elle risque de revoir leur nombre à la baisse …) !


Parler de ce film pour commencer ce nouveau projet d'écriture, dans lequel je me lance, est, selon moi, une entrée en matière facilement trouvée. C'est pourquoi, d'ailleurs, j'étais très excitée d'en parler dès ce soir. Vous ne comprenez pas en quoi l'amitié et le succès puissent à ce point m'inspirer ? J'en viens.

En fait, l'histoire me donne envie d'écrire, car le rêve de Bérénice Bejo, alias Léa dans le film, est un petit peu le mien (pour ne pas dire beaucoup … mais je veux me laisser la possibilité, en cas d'échec, d'avoir de nouveaux rêves !). Depuis toute petite, elle gratte le papier ? Moi aussi ! Je me suis donc identifiée à elle, je me suis imaginée être elle ; pendant l'heure quarante qu'a duré le film, je me suis … Je me calme. Mais, cette fois, vous avez compris : le film a renforcé mon envie (déjà bien ancrée dans mes tripes) de croire aux pouvoirs de l'écriture.


Au début, Léa est vendeuse dans un magasin d'habits, et ça lui va : elle aime aider les gens à se sentir bien, élégants. L'écriture est un passe-temps, qu'elle pratique sur sa pause-déjeuner, en observant les clients du centre commercial défiler devant elle. Ensuite, le rêve de Léa devient réalité ! Elle ne s'en vante ni auprès de ses amis ni auprès de son mari ; au contraire, elle reste humble et simple. Elle semble même dépassée par le succès que son livre rencontre. L'actrice est belle, avec ses grands yeux marron, je la trouve innocente aussi et, en même temps, si forte, car capable d'exploiter son talent. Un talent que ses proches refusent de lui reconnaître, jalousement …

Les voilà ces amis plus ou moins vrais …

Par exemple, la meilleure amie de Léa, Karine, jouée par ma chère Florence Foresti : pour moi, elle est insupportable, à force de tout faire pour rabaisser Léa, pour nier son don pour l'écriture. Ce n'est pas une amie, même une fausse ! « Si elle en est capable, pourquoi pas moi ? » est allée jusqu'à dire Florence Foresti pour Karine, avant de tenter d'écrire deux lignes. En vain. Évidemment. Évidemment, parce que la passion de l'un n'est pas nécessairement la passion de l'autre ! Tout simplement.

En fait, à ce moment-là, Florence Foresti a presque réussi à me faire de la peine. Presque, car avec son bronzage artificiel, ça n'a finalement pas pris … Mais Karine peut inspirer de la compassion, car, au fond, c'est une femme malheureuse : elle ne sait pas aimer correctement et en souffre … Elle n'arrive pas à se réjouir, sincèrement, du bonheur que vit son amie, et cela l'amène à se sentir mal dans sa peau, à se comparer, à se chercher une identité, à travers des activités, qui la mettent en avant. La pauvre … non ?


Le compagnon de Léa souffre, lui aussi, de voir celle qu'il « aime » réaliser ses rêves (si si, vous avez bien lu / entendu …), il souffre quand sa chérie est heureuse. … Il souffre, car il se sent, en fait, attaqué par Léa, qui réussit, quand lui ne parvient pas à obtenir le poste qu'il vise dans sa société. Il ne comprend pas qu'elle l'aime indépendamment de son travail. Il souffre aussi, car il n'aime pas correctement, puisqu'il n'arrive pas à se réjouir de la réussite professionnelle de sa femme, d'être content juste parce qu'elle est contente. En fait, cet homme est dépassé par son orgueil, il se veut dominant au sein du couple et ne supporte pas d'occuper la place, qu'il impose à la femme. C'est dommage pour lui d'être ainsi, car Léa est tolérante … Elle n'a jamais pris la grosse tête. Elle est toujours restée simple, souhaitant faire de celui avec lequel elle vit son premier lecteur et critique. Mais ce dernier n'a pas su s'en contenter. Il s'est plutôt senti visé, dès les premières pages du livre, et a refusé d'en lire davantage. Il a aussi accusé Léa de le « faire passer pour un con », alors qu'il se comportait comme tel.

Pour être franche avec vous, parfois, j'ai trouvé Léa trop douce. J'avais envie de lui dire :

-Mais regarde ce que tu as réalisé ! Tu ne mérites pas d'être traitée de la sorte ! Dis quelque chose !

Mais elle restait là, avec son compagnon, dépensant même ses premiers chèques pour lui offrir des cadeaux qu'il refusait ...


Vous l'avez compris, je me suis imaginée dans la peau de Léa : écrire, publier, connaître le succès. Je radote, mais il paraît qu'à force de rêver, les rêves se réalisent … Enfin, il paraît, car un livre, ça ne s'écrit quand même pas tout seul … Je me suis donc imaginée dans la peau de Léa, mais sans la jalousie de ses amis et de son compagnon, bien sûr. J'espère que, sur ce point, mêlant le relationnel et l'affectif, j'aurais plus de chance que Léa … Autrement dit, j'aimerais que mes proches se réjouissent, si cela est le cas, du fait que j'ai du talent pour quelque chose que j'aime faire … Cela voudrait dire qu'ils m'aiment correctement, que mes amis, eux, sont de vrais amis !


Quel bonheur de faire ce qu'on aime et de le faire bien ! Quelle frustration, à l'inverse, d'essayer de réussir dans une voie, qui nous fait rêver, mais de ne pas y arriver ! Ce film a eu le mérite de me rappeler aussi ces deux vérités. On prend des risques quand on se lance dans l'écriture, comme dans chaque réalisation artistique en fait, mais qui ne tente rien n'a rien !

Léa n'y croyait pas avant d'être publiée ... Et finalement : elle est contactée par une grande maison d'édition, elle vend plusieurs millions de livres, réalise des interviews et des shooting photos, elle est même invitée dans des salons de dédicaces et des journaux télévisés, elle reçoit, en plus, un gros salaire et déménage dans le cœur de Paris ! Mes rêves dans mon rêve, quoi !


Il me reste quinze minutes, assez pour continuer à faire fructifier mon rêve, mais je vais plutôt vous dire, encore, quelques mots sur le film, car, même si vous ne voulez pas devenir écrivain, il faut aller le voir ! Notamment pour le travail réalisé autour des sentiments des personnages et, de manière plus générale, autour des relations sociales (dans un couple et entre amis).

Il y a aussi des passages amusants et plusieurs activités, qui sont mises en avant, dans lesquelles certains réussissent, quand d'autres échouent. Il faut trouver celle qui nous convient. Léa, elle, a tout de suite su que la littérature, c'était son truc. Le mari de Karine, à l'inverse, a mis plus de temps avant de reconnaître que ce qu'il aimait c'était cuisiner ! Il y a eu la musique, la sculpture et la culture du bonsaï aussi ...


Le côté positif que je peux mettre en avant, malgré tout, chez Karine (pas chez Florence Foresti, je suis désolée pour le faux espoir …), c'est son couple. En effet, elle s'entend bien avec son mari, ou autrement dit, elle l'a bien trouvé, c'est une bonne patte, qui sait comment réagir avec elle. Ainsi, il est souvent de son avis, et, quand ce n'est pas le cas et qu'il ose lui montrer qu'elle a peut-être un petit peu tort sur certains points, il le fait toujours avec des pincettes ! Dans le couple de Karine, chacun cherche à se réaliser mais tout en respectant la passion de l'autre : il n'y a pas de rapport de force entre eux, ils s'aiment donc correctement. Voici, pour vous, la clé de la réussite, en amour : le respect !


Pour conclure, j'ai trouvé ce film original, car il met en avant les effets négatifs que la publication d'un livre peut avoir sur les proches d'un auteur. Et non, pour une fois, sur l'auteur lui-même, le succès ne montant pas à la tête de Léa. En effet, Léa ne change pas, ce sont plutôt ceux qui prétendaient l'aimer, ceux qui se satisfaisaient jusqu'ici de son manque d'ambition pour se mettre avant, qui révèlent leur vraie facette : leur incapacité à supporter la réussite des autres.

Quand la roue tourne, les masques tombent et seuls les vrais amis restent … Vous serez maintenant prévenus !

Marine Sch.

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