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Chapitre 30

  • Photo du rédacteur: Marine Sch.
    Marine Sch.
  • 16 juin 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 juil. 2022

Hier soir, je me suis un petit peu pris la tête avec mon copain. À juste titre, il m’a fait remarquer qu’une nouvelle fois, à cause de mes peurs de ne pas être assez bien, je sabotais notre relation. Et cela ne m’a pas fait plaisir, alors je me suis maudite et j’ai fini par pleurer.

Je m’en veux de ne pas m’accepter tel que je suis car au final, c’est ce refus de ce que je suis plus que qui je suis qui me conduit à faire de travers ce que je souhaite réussir au mieux …


Cela étant dit, je me suis couchée les larmes aux yeux et c’est l’oreiller humide que j’ai fini par m’endormir.


Mais mon sommeil a été de courte durée et loin d’être réparateur. En effet, je me suis retrouvée tout d’un coup debout au milieu de mon studio, complètement déboussolée.

J’avais entendu mon grand-père m’appeler ... Ça n’allait pas, il avait mal, il n’arrivait plus à respirer.

Pendant une fraction de secondes, je m’étais crue chez lui, dans mon ancienne chambre.

Il faut dire que la pièce que j’occupe aujourd’hui lui ressemble. Face à mon lit se trouvent comme là-bas deux portes. Et au milieu une armoire, la même puisque je l’ai emportée avec moi.


Je me rappelle avoir voulu descendre l’escalier qui menait du grenier à sa chambre pour voir ce que je pouvais faire, pour, au pire des cas, appeler une ambulance.


Mais je me suis réveillée et me suis alors rendu compte que je n’étais ni au bon endroit ni à la bonne époque.


Je me suis aussi rappelée que déjà à ce moment-là je n’étais pas capable de faire quoi que ce soit pour sauver les gens que j’aime de leurs douleurs. Et c’est normal …


Mon grand-père est parti. Depuis 4 ou 5 ans, je ne sais plus. Ce genre d’années, je ne les compte pas. Papi est parti, les poumons engorgés d’eau. De cette eau qu’il avait bue, qu’il avait eu besoin de boire mais qui paradoxalement l’a précipité dans la mort. À la fin de sa vie, mon grand-père s’est retrouvé sans issue de secours. Quoi qu’il aurait fait, la maladie serai restée et aurait continué à gagner du terrain. Alors il a arrêté de lutter vainement et a retiré sa révérence de la manière la plus belle qu’il soit : naturellement et dignement.


Pour lui, je dois arrêter de me mettre des bâtons dans les roues. Parce que moi, des solutions j’en ai. Des solutions qui mènent vers le bonheur, vers une relation simple et sincère.


Pour mon papi, je dois faire confiance aux autres et notamment à mon copain qui me répète depuis 4 mois maintenant que je n’ai pas besoin d’écrire des livres, de faire du 38, de porter des lentilles, de nager et courir des kilomètres, d’être directrice d’école et célèbre dans le monde entier.


Cette nuit, j’ai donc pensé à mon grand-père plutôt qu’à mon copain que je venais pourtant de laisser au téléphone un petit peu dépité. Mais c’est parce que mon papi ne me quitte jamais …

Il est mon modèle et me ramène à la raison, celle qui nous recommande de suivre notre cœur plutôt que les élucubrations de notre esprit. Celle qui bien que l’on se veut sage et mâture nous rappelle qu’avant tout la vie se vit, plus qu’elle ne se réfléchit.


Je suis désolée, papi, de ne pas réussir encore à te laisser tranquille et de te rappeler ainsi certaines nuits dans mes songes.

Il ne fallait pas être si parfait.

Car oui, toi, la perfection à mes yeux tu l’avais atteinte. Tu es l’exception qui confirme la règle. Ou alors est-ce l’amour qui rend les gens aimés et en paix avec eux-mêmes irréprochables ?


Voici le lien pour écouter le chapitre 30 de « Cet été-là » : https://m.youtube.com/watch?v=-H5TRIOaC2U




 
 
 

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