8 mars 2022
- Marine Sch.
- 8 mars 2022
- 2 min de lecture
-Je vous souhaite une bonne fête, maitresse !
-Une bonne fête ?
-Bah oui, c’est votre fête aujourd’hui. Vous êtes notre maîtresse mais aussi une femme. Il ne faut pas l’oublier !
En effet, merci de me le rappeler !
Merci de me rappeler que je ne dois pas limiter ma vie à mon rôle de maîtresse. Et qu’une maîtresse, ça enseigne, mais ça peut aussi plaire et même se battre pour ses idéaux !
D’ailleurs parlons ensemble de ce jour qui célèbre la femme. Pourquoi existe-t-il à votre avis les enfants ?
Parce que la femme n’a pas toujours été célébrée à sa juste valeur …
Et vous en pensez quoi, vous, du fait que la femme a vu sa place dans la société évoluer au fil de siècles ?
104 ans pour acquérir le droit de vote, 104 ans après les hommes. Normal ou pas normal ?
Et c’est là où je prends particulièrement du plaisir à aborder avec mes élèves ces sujets existentiels : quand tous unanimement ne trouvent pas ça normal.
Bien sûr, il faut que dans les faits, dans les petites remarques du quotidien, Noa et Mohamed-Wassim s’en souviennent, mais déjà, en prenant la peine de réfléchir, de s’interroger, il y a un terreau qui me plaît !
Je retrouve alors ce plaisir qui m’avait un petit peu manqué pendant les vacances, ce plaisir et cette chance que j’ai de partager une grande partie de mon temps avec des enfants, avec ces êtres qui laissent à penser que le monde de demain pourrait être meilleur, car bâti sur des bases dignes de ce nom.
Un monde plus normal …
Un monde où la normalité prônerait.
Un monde juste, où la liberté mais aussi l’égalité seraient des évidences.

Nous avons donc aujourd’hui, mes CM2 et moi, parlé de ce drôle de titre qui est associé spécifiquement au 8 mars : « la journée internationale des droits de la femme ».
Nous en avons parlé parce qu’un élève, ce matin, m’a de lui-même célébrée en tant que telle.
A trop y penser, j’en viens à me demander si c’est une bonne chose qu’on me rappelle que je suis une femme et non un homme. Que je suis différente de ceux dont ce n’est pas la fête actuellement. En quoi ne suis-je pas leur égal ?
Je ne suis pas leur égal pour des raisons physiques, cantonnons-nous à cet aspect et souhaitons, puisque c’est la mode du jour, une bonne fête à ces êtres aux corps ondulés, capables de porter et de donner la vie, beaux à regarder car uniques par leur diversité et leur évolution. Des corps plein de promesses pour le plaisir qu’ils peuvent procurer mais aussi la force dont ils regorgent et l’âme qu’ils abritent.
Vivent les femmes et les hommes qui les respectent mais surtout les considèrent comme leur égal … au point d’en oublier cette journée de la femme.
Marine Sch.



Commentaires