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Éléonore et Auguste

  • Photo du rédacteur: Marine Sch.
    Marine Sch.
  • 20 mai 2021
  • 3 min de lecture

Il y avait Eléonore.

En lisant son prénom au point de regroupement, j’ai trouvé que ça faisait princesse et aussi que c’était long à écrire et difficile à scander pour une petite fille de 5 ans

et demi ! Après l'avoir regardée, je me suis rendue compte qu'il lui allait bien.


En effet, Éléonore est aussi belle que les héroïnes de contes, auxquelles mon imaginaire m'a tout de suite renvoyé, notamment grâce à ses cheveux blonds, descendant jusqu’aux épaules, et ses yeux bleus clairs.


Cette petite fille ne discutait pas avec ses camarades, assis à côté d'elle sur le banc ; elle ne gigotait pas non plus les pieds. Elle était là, calme et attentive, prête à répondre à mes questions et à participer aux rituels du matin. Ainsi, elle se sentait, en ce début de matinée, en forme.


En s’exprimant, Éléonore m'a regardée et j'ai pu voir dans ses yeux que, même si je n'étais pas la maîtresse qu'elle s'attendait à avoir en face d'elle aujourd'hui, j'étais la bienvenue. J'avais ma place dans sa classe. Elle était même un petit peu curieuse de me découvrir, de travailler avec moi.

Elle m'accordait de l'intérêt et me respectait, cela me fit du bien : je commençais à me détendre, à me sentir plus à l'aise au milieu de tous ces enfants, que je ne connaissais pas et qui, s'ils m'intriguaient eux aussi, m'angoissaient avant tout beaucoup.


Quand je baissai les yeux pour lire le prénom suivant, je devinai un sourire se dessiner sur les lèvres de ma petite princesse, comme si elle était satisfaite de notre échange, de sa prestation aussi. Elle est sérieuse et soucieuse de son image mais venait de m'accepter dans sa cour.



Auguste était le suivant.

Il était fatigué mais avait hâte de travailler. Il dodelinait de la tête et commentait, depuis le début de mes interrogations, chaque réponse de ses camarades. Il était bien différent de sa petite voisine et, en même temps, je trouvais qu'ils formaient tous les deux un parfait couple royal !


En effet, je voyais en Auguste un jeune prince partagé entre ses envies de s’amuser et de faire quelque chose de grand dans sa vie.


Arrivé le premier dans la salle de classe, le jeune enfant avait eu le temps de toucher à tous les jeux proposés et de s'en lasser. Il était alors venu voir ce que je faisais : je réalisais une esquisse de plan pour notre journée. Je pensais ne pas avoir de souci à me faire - que ma stratégie était à l'abri - mais le garnement est en avance pour son âge, ainsi il déchiffra sans mal les quelques mots que j'avais écrits.


Alors qu'il voulait en savoir plus sur ce que je prévoyais en motricité, je l'invitai à me parler de lui et ce fut alors que je découvris sa passion pour les châteaux forts ... Tiens, tiens, quand je vous disais qu'il avait tout l'air d'un prince, je n'étais pas loin de la vérité ! Notre Auguste aurait peut-être même l'âme chevaleresque !

L'appel terminé, je conclus en mon for intérieur que j'avais devant moi le royaume idéal : avec la reine Éléonore, le roi Auguste et leurs vingt-et-un sujets.


Éléonore était appréciée pour sa facilité à instaurer au sein de la classe un climat serein, propice aux apprentissages ; il lui suffisait pour cela d'être présente près de son peuple.

Auguste, lui, était doué pour divertir son petit monde. Entre deux batailles, deux activités, chevaliers et paysans pouvaient compter sur lui pour retrouver le sourire.


A eux deux, ils incarnaient la sagesse et la légèreté, l'efficacité et la bonne humeur.

En tant qu'hôte exceptionnel de la Grande Section B, je les voyais aussi comme mes référents, ceux sur lesquels je pouvais m'appuyer pour que mon séjour se passe au mieux.


La suite des événements valida mes hypothèses : j'avais déniché les piliers de la dynastie ! Les activités prévues tant bien que mal se déroulèrent, en effet, avec succès et joie. Lors de nos passages au milieu des autres contrées, nous fûmes même regardés avec curiosité, pour ne pas dire avec convoitise !


Vivent le roi et la reine, vivent ces élèves qui participent au bon fonctionnement d'une classe, qui aident une maîtresse remplaçante à survivre au débarquement qu'elle a réalisé, malgré elle, sur une terre inconnue et déjà conquise par une autre.

Marine Sch.



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