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Les Catacombes

  • Photo du rédacteur: Marine Sch.
    Marine Sch.
  • 22 juil. 2021
  • 4 min de lecture

Depuis le temps que je voulais y aller, ça y est c’est fait : j’ai descendu 130 marches et me suis retrouvée 20 mètres sous terre, sous le métro et les égouts parisiens, dans la partie ouverte au public des Catacombes ! Et même pas peur ! Pourtant, il y fait sombre, froid et humide. Pourtant, il n’y a qu’une seule sortie et elle est située à 1 500 mètres du lieu d'arrivée … Mais même pas peur quand même ! Non, je ne suis pas courageuse, j'avais juste des volontés à satisfaire ... Et quand c'est le cas, je m’en donne les moyens … Ainsi, depuis que j'ai vu le dessin animé "Notre-Dame de Paris", depuis que j'ai donc 6-7 ans, je voulais découvrir la cachette du roi des voleurs et descendre dans les profondeurs de la capitale. Depuis que j'étudie l'âge industriel avec mes élèves de CM2, je voulais marcher dans les pas de mineurs et toucher un reste de pierres calcaire, celles-là même qui ont servi à bâtir plusieurs monuments de renom, comme le musée du Louvres. Depuis que j'ai réservé mon billet, je voulais voir ces fameux ossements qui font la célébrité des Catacombes et imaginer repérer ceux de Rabelais, parmi les 5 millions 999 mille autres. J'avais donc des envies et je les ai concrétisées en arpentant une partie de ces couloirs, utilisés dès l'Antiquité, qui traversent aujourd'hui de manière souterraine Paris intra-muros et qui ont été consolidés par des carriers du XVIII ème siècle.

Ce travail de consolidation était indispensable car, dans les années 1780, plusieurs effondrements non sans conséquence à la surface de la ville ont eu lieu à cause des galeries.

Il était d'autant plus indispensable que je n'avais pas l'intention de faire de cette visite mon tombeau !

Bien que la possibilité existe ...


En effet, le nom "catacombe" ne désigne en réalité qu'une petite partie de ce dédale souterrain, celle qui sert de lieux de sépulture à un bon nombre de Parisiens ...


Il ne s'agit alors pas d'un alignement de grosses pierres tombales mais d'os ! Les visiteurs, à la fin de leurs déambulations, admirent des crânes et des tibias, parfaitement rangés et qui ont appartenu, pour la plupart, à des anonymes décédés au XVIII ème et XIX ème siècle. Quel spectacle !


Que les Catacombes soient présentées comme une visite insolite prend alors tout son sens !

En ce qui me concerne, malgré le froid qui a soudain envahi mon corps (la faute aux 14 degrés ou à la présence environnante de la mort), j'ai "aimé" découvrir cette nouvelle facette de Paris.

Entre ces murs, fini la ville des Lumières et des amoureux !

Comme quoi, tout le monde, sans exception, a un côté sombre …

Je ne m'attendais pas à une telle quantité de squelettes décomposés, pourtant j'avais lu les explications : je savais que les cimetières parisiens avaient transféré, dès la fin du XVIII ème siècle, leurs morts dans ce lieu pour faire de la place aux nouveaux nus et assainir Paris. Les voir reste époustouflant.


Ceux qui séjournent ici n'ont pas conscience du privilège qu'ils ont : non seulement ils se trouvent dans un monument de renom mais en plus de cela, leurs restes sont admirés par des millions de visiteurs et ce depuis 1809 ! En effet, très tôt, les Catacombes ont été ouvertes au public pour une balade, une expérience unique !

L’inscription sur le haut de la porte qui marque l’entrée dans ce lieu de recueillement incroyable n'en a donc pas détourné beaucoup :

"Arrête !

C'est ici l'empire de la mort." En même temps, comme moi, une fois à l'intérieur, ils n'avaient pas vraiment d'autres choix que de continuer leur chemin, la sortie se trouvant, déjà à cette époque, à l'autre bout du labyrinthe.

Je fais la maline : après coup, c'est facile mais sur le moment, je n'en menais pas large. Cette mise en évidence des effets de la mort sur le corps humain me glaçait les os. Et les citations qui parsèment le chemin me faisaient marcher de plus en plus vite, pressée que j'étais de retrouver le soleil, la foule, la vie et résolue de ne pas revenir de ci-tôt ici.


"Ils furent ce que nous sommes

Poussière, jouet du vent;

Fragiles comme des hommes,

Faibles comme le néant. "

Lamartine


Une fois la sortie atteinte, je ne souffrais étonnement plus de la chaleur qui pèse depuis quelques jours sur Paris.

J'appréciais aussi tous mes kilos, signes palpables que je suis encore vivante, avec de la chaire autour des os.


Une visite à faire une fois dans sa vie, dont on revient heureux de ne pas encore avoir sa place 20 mètres sous terre, ici comme ailleurs. Aujourd'hui, j’ai donc enfin visité les Catacombes !

Et je peux dire que Paris est bien plus belle vue de l'extérieur.

Que Paris me fait rêver quel que soit l’astre au-dessus de ma tête, tant que le ciel reste à portée de ma vue.

Marine Sch.

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