Allongée dans l’herbe, je prends pour moi du temps.
Je surprends mon chien, qui ferme presque les yeux.
Par rapport aux autres, nous ne sommes que deux Mais ce n’est grave, c’est ainsi qu’on le sent. Voici notre pause, au milieu du travail. Pas envie de lire, de penser à demain, Je me contente de voir, de scruter chaque détail. Un couple qui marche, en se donnant la main. Au loin une famille, une dame chic : La grand-mère, sur une chaise, le bébé dans les bras. Nous apprécions le vent, le son d’une musique. Le père demande : Qui veut une autre part ? Je souris, j’aime ça : regarder plusieurs vies. Une maman se lève pour une petite envie,
Le garçonnet la suit, son ballon au pied. Une enfant, en princesse, reçoit un collier. Un sportif s’étire, il est encore rouge. Deux amies discutent, le monde autrement. Là -bas je remarque : le spectacle bouge ... Une équipe de volley et même quelques chants ! Un anniversaire, des sourires se dessinent J’entends aussi des rires, c'est bon d'être vivants !
Chez ces quatre mamies, de drôle de mines : Chacun fait comme il peut. Revoilà le printemps ! Allongée dans l’herbe, je prends pour moi du temps.
Je surprends mon chien, qui ferme presque les yeux. C’est un beau jour de mai, peu importe le lieu.
Être là , ensemble, ce n’est pas déplaisant !
Marine Sch.