Pour bien en parler Il y a le texte d'Éluard Que mes élèves ont récité Avec beaucoup d'égard Trois à quatre strophes Cela suffit en tant que prof
Pour faire comprendre l'importance De cette valeur en France Mais moi, seule, je vais plus loin Je m'appuie sur mon passé Pour protéger nos vérités Et du monde prendre soin Être fière de sa féminité Ce n’est pas une généralité
Pour y travailler, j'ai encouragé Des enfants à la simplicité J'ai transmis ce que je croyais Juste et important Sans être parent Pour une nouvelle égalité Bien qu'un petit peu perdue Je n'ai pas cessé de me battre Contre des idées préconçues Remplies de simulacres Moi aussi, j'ai voulu plaire À tous les hommes sans exception Mais j'ai fini par manquer d’air Et à me retrouver sans passion Être une fille d’aujourd’hui Ce n’est pas facile On se demande : qui je suis On s'emmêle les fils J'ai moi-même tissé ma prison Et souffert à foison En perdant ma raison
Et toutes mes aspirations En mettant à mal mon identité
J'ai développé ma sensibilité Puis j'ai appris à me connaître Et me suis alors vue renaître Il paraît que l’amour Est un point du parcours Qui te sauve des tocards
Et de tous leurs bobards Moi, je crois en la réalité Celle que tout un chacun A entre ses mains
Et conçoit avec avidité
Pas besoin de transparence Seulement de clémence Pour ces différences
Qui rythment les existences Des sentiments prétendus N'aident pas à se trouver Il faut oser s'imposer Prendre la place qui nous est due Il faut du courage Pour une vie de qualité
Sans mirage
Avec fraternité
Voilà un poème
Qui se veut engagé
Pour défendre la liberté
De ceux qu'il aime
Voilà un texte écrit sur le tard
Qui ne reprend d'Éluard
Que le titre et qui a de la peine
À voir se briser les chaînes.
Marine Sch.